Revue de littérature mars 2025
- Julien Craeye
- 14 avr.
- 3 min de lecture
Comme chaque mois, voici un condensé des études relatives à la course à pied et au trail publiées durant ce mois. Ces résumés sont bruts. Même si je réalise une petite analyse des résultats et même si un premier filtre est effectué quant à la qualité des publications résumées, il est nécessaire de garder un recul critique sur l'ensemble des résultats. Certaines études récentes présentées ici pourront notamment servir d'appui à de futures méta-analyses qui élargiront les résultats à des échantillons plus larges.

L'entraînement en force a démontré son efficacité pour améliorer l'économie de course (EC) en état non fatigué et la performance d'endurance après un exercice d'intensité modérée. Cependant, son impact sur la durabilité de l'EC à allure marathon et sur la performance à haute intensité en état de fatigue reste peu clair. Dans cette étude, les auteurs ont cherché à "évaluer si un programme d'entraînement en force de 10 semaines pouvait améliorer l'EC tout au long d'une course prolongée à haute intensité et améliorer la performance en état de fatigue".
DÉTAILS DE L'ÉTUDE
28 coureurs masculins bien entraînés (VO2 Max : 58,6 ml/kg/min, temps sur 10 km : 39:02) ont été divisés en deux groupes : l'un pratiquant uniquement l'entraînement d'endurance (E) et l'autre ajoutant l'entraînement en force (E+F).
Le groupe E+F a complété un entraînement en force maximale et pliométrique deux fois par semaine pendant 10 semaines, en plus de leur course habituelle.
Avant et après l'entraînement, les participants ont couru pendant 90 minutes à une allure de haute intensité (79,7% VO2 Max) pendant que l'EC était mesurée toutes les 15 minutes.
Suite à la course de 90 minutes, les participants ont effectué un test de temps jusqu'à épuisement (TTE) à 95% de leur VO2 Max pré-test.
Après l'entraînement, le groupe E+F a amélioré son EC à 90 minutes (-2,1%) par rapport au groupe E (+0,6%), et leur TTE a augmenté de 35%, tandis que le TTE du groupe E a diminué de 8%.
CONCLUSION PRATIQUE Les résultats de cette étude ont montré que l'incorporation d'un entraînement en force et pliométrique dans un programme de course améliore la durabilité de l'économie de course et la performance à haute intensité après un effort prolongé. Ma recommandation pour les coureurs est d'inclure l'entraînement en force dans leurs plans d'entraînement. En phase de développement, j'ai pour habitude de proposer 2 séances de force par semaine aux athlètes qui en ont la possibilité.
Des recherches ont montré que l'acclimatation à la chaleur peut améliorer la performance d'endurance dans des conditions chaudes. Des méthodes comme l'entraînement à températures élevées et le port de vêtements thermiques ont été proposées, mais leur efficacité relative reste peu claire. Dans cette étude, les auteurs ont cherché à "déterminer si l'entraînement dans une chambre chaude, le port de vêtements thermiques, ou la combinaison de vêtements thermiques avec une immersion dans l'eau chaude produiraient des résultats physiologiques et de performance différents".
DÉTAILS DE L'ÉTUDE
34 cyclistes ont complété l'une des trois interventions : entraînement à 35°C, entraînement avec des vêtements thermiques, ou entraînement avec des vêtements thermiques plus immersion dans l'eau chaude après l'exercice.
Chaque intervention comprenait 50 minutes de cyclisme quotidien pendant 10 jours, avec une immersion supplémentaire de 25 minutes dans l'eau chaude pour un groupe.
Les mesures physiologiques incluaient la masse d'hémoglobine, la concentration de lactate sanguin, le taux de transpiration, la fréquence cardiaque et la température corporelle au repos et pendant l'exercice.
Les trois interventions ont amélioré la puissance cycliste sur un effort maximal de 30 minutes à 35°C d'environ 10% sans différences significatives entre les groupes.
Aucune différence n'a été observée dans la réponse du lactate sanguin, la perception de l'effort ou le taux de transpiration entre les interventions.
CONCLUSION PRATIQUE Les résultats ont montré que l'acclimatation à la chaleur améliore la performance dans des conditions chaudes, mais l'entraînement à 35°C, le port de vêtements thermiques ou l'ajout d'immersion dans l'eau chaude produisent tous des résultats similaires. Par conséquent, les athlètes peuvent choisir la méthode la plus pratique en fonction des conditions disponibles. À titre personnel, je pense qu'il peut être plus facile d'utiliser des vêtements thermiques car il s'agit de la solution la plus pratique et peuvent être utilisés de façon répétée dans différentes saisons.




Commentaires