Revue de littérature mai 2025
- Julien Craeye
- 16 juin
- 3 min de lecture
Dernière mise à jour : 6 juil.
Comme chaque mois, voici un condensé des études relatives à la course à pied et au trail publiées durant ce mois. Ces résumés sont bruts. Même si je réalise une petite analyse des résultats et même si un premier filtre est effectué quant à la qualité des publications résumées, il est nécessaire de garder un recul critique sur l'ensemble des résultats. Certaines études récentes présentées ici pourront notamment servir d'appui à de futures méta-analyses qui élargiront les résultats à des échantillons plus larges.

La performance d'endurance en course de marathon est influencée par la VO2 Max, l'utilisation fractionnelle au seuil lactique (FULT), et l'économie de course (EC). Ces métriques sont également étroitement liées à la vitesse au seuil lactique (vSL). Bien que ces variables physiologiques soient connues pour décliner avec la fatigue, peu de choses sont comprises concernant leur détérioration précise dans le temps pendant une course prolongée. Dans cette étude, les auteurs visaient à clarifier "comment la VO2 Max, la FULT, l'EC, et la vSL sont affectées après 90 et 120 minutes de course continue chez des athlètes entraînés".
DÉTAILS DE L'ÉTUDE
14 coureurs de marathon masculins bien entraînés (VO2 Max 63,1mL·kg⁻¹·min⁻¹ ; temps de marathon 2:46:58) ont complété trois sessions de test : non fatigués, post-90min, et post-120min de course.
Chaque course prolongée a été complétée dans le domaine d'intensité élevée (10% au-dessus du seuil lactique 2), avec mesure des échanges gazeux collectés toutes les 15min pour évaluer l'EC.
La VO2 Max a décliné de 3,1% après 90min et 7,1% après 120min.
La FULT a augmenté de 2,8% après 90min et 4,9% après 120min, largement due à la réduction de la VO2 Max.
L'EC s'est détériorée progressivement (4,2% post-90min, 5,8% post-120min), et la vSL a chuté de 14,0 à 13,0km·h⁻¹ sur les mêmes points temporels.
CONCLUSION PRATIQUE
Cette étude a montré que les déterminants physiologiques de la performance d'endurance se détériorent significativement après 90min de course d'intensité élevée, avec des effets plus prononcés après 120min. Cela vient confirmer des études similaires déjà menées récemment. Comme les athlètes que j'accompagne le savent, il est important de prendre en compte cette détérioration et de développer des capacités de durabilité à l'effort pour retarder les effets de la fatigue que ce soit sur marathon ou en trail. Des séances d'entraînement clés travaillant des intensités après un premier bloc de pré-fatigue peuvent aider aux travail de ces qualités.
Les athlètes comptent souvent sur un apport élevé en glucides et une prise fréquente de nutriments pour soutenir la performance, mais cela peut contribuer à des problèmes de santé bucco-dentaire tels que les caries dentaires et les maladies parodontales. Des recherches antérieures ont montré une prévalence élevée de ces conditions chez les athlètes d'élite, avec les habitudes alimentaires, le stress oxydatif et les pratiques d'hygiène bucco-dentaire comme facteurs contributifs clés. Dans cette revue, les auteurs visaient à "clarifier les influences nutritionnelles sur la santé bucco-dentaire".
DÉTAILS DE LA REVUE
La revue s'est concentrée sur les athlètes élites, citant des études montrant des caries chez 20-84%, de l'érosion chez 42-59%, de la gingivite chez 58-77%, et des maladies parodontales chez 15-41%.
La prise fréquente de sucres et de glucides pendant l'entraînement et la compétition a été identifiée comme un contributeur majeur aux maladies bucco-dentaires.
Les graisses polyinsaturées et l'apport insuffisant en protéines ont également été discutés comme facteurs de risque alimentaires affectant la santé bucco-dentaire.
Le stress oxydatif provenant de charges d'entraînement élevées peut augmenter la vulnérabilité à l'inflammation bucco-dentaire et aux conditions parodontales.
La revue a souligné le besoin de stratégies nutritionnelles alignées avec l'hygiène bucco-dentaire pour soutenir à la fois la performance et la santé dentaire.
CONCLUSION PRATIQUE Cette revue a montré que l'apport fréquent en glucides, particulièrement les sucres, courant dans les régimes sportifs peut augmenter significativement le risque de caries dentaires et de maladies parodontales chez les athlètes. Ma recommandation pour les athlètes est d'avoir toujours de l'eau avec eux pour se rincer la bouche après avoir ingéré des boissons sportives, des gels ou des barres. Il peut également être utile de se brosser les dents après les séances où de gros volumes de sucre ont été ingérés.




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